Il existe différentes raisons qui poussent à la réalisation d’un concept-car. La première d’entre elles est un regard, un regard tourné vers l’avenir: chaque nouveau concept fait progresser le design de la marque et envoie des signaux sur les évolutions à venir. Les concepts permettent également à la marque de sonder l’opinion publique et de montrer aux prospects potentiels ce à quoi ils peuvent s’attendre dans les années à venir. Le travail intense et la coopération entre les équipes apportent de nouveaux éclairages à toutes les parties prenantes qui, chacune à sa manière, font évoluer leurs métiers respectifs.

Lorsqu’un constructeur automobile décide qu’il est temps de créer un nouveau modèle, il commence par soupeser les besoins et les attentes des clients existants et potentiels. Dans un second temps, il décide du type de véhicule qu’il doit produire: une petite familiale, un SUV, une voiture de sport, etc. Une fois que le département Recherche et Développement a défini les proportions et les caractéristiques techniques du nouveau véhicule, les designers entrent en jeu. Leur tâche est de se glisser «émotionnellement» dans la peau du public cible et d’esquisser le look du nouveau véhicule en quelques coups de crayon.

Généralement, le design extérieur et intérieur du véhicule est choisi à l’issue d’une compétition créative entre les designers de l’entreprise. Non seulement les designers doivent faire preuve d’une compréhension totale des clients, mais ils doivent aussi être capables de prévoir ce que seront les attentes du monde dans un avenir lointain. Dans cette compétition entre pairs, quatre à six concepts sont d’abord sélectionnés, avant être développés plus avant. Par la suite, les designers mettent au point les détails, réalisent des maquettes à petite échelle du futur véhicule et les évaluent jusqu’à ce qu’un modèle remporte la mise.

Parallèlement au développement du design, des techniciens déterminent dès cette étape la disposition de tous les composants du véhicule. Leur travail ainsi que celui des designers des équipements intérieurs et extérieurs sont ensuite mis en œuvre et fusionnés dans des programmes de conception assistée par ordinateur (CAO). Ainsi, tout changement de design et, avec lui, toute répercussion sur l’aérodynamisme, le confort et la sécurité du véhicule, peuvent être contrôlés et édités en quelques clics.

Bien que les designers et les ingénieurs puissent représenter le concept du véhicule en 3D à l’aide d’un logiciel de CAO, le modèle conceptuel est également décliné dans une maquette en argile à taille réelle. Ainsi – et seulement ainsi – les spectateurs de la silhouette du futur véhicule sont en mesure de voir avec précision comment sa surface réfléchit la lumière et de corriger facilement les défauts éventuels.

Dès que les essais sur les maquettes en argile, concernant notamment l’aérodynamique et l’ergonomie, sont achevés, le design définitif est arrêté. Les ingénieurs scannent dès lors les maquettes en argile afin de créer des images de synthèse qui seront utilisées pour fabriquer les pièces du nouveau véhicule. À ce stade, les prototypes physiques du véhicule sont fabriqués et testés de manière approfondie. En les exposant à des conditions climatiques et routières extrêmes, le constructeur s’assure que le futur véhicule sera résistant et répondra aux besoins et aux attentes des clients.

Habituellement, les ingénieurs procèdent à quelques ajustements de dernière minute peu avant le lancement de la production. Même si elles sont à peine perceptibles, ces modifications permettent une production plus fluide et plus économique du véhicule. Trois à cinq années d’un travail intense se sont écoulées depuis la première ébauche.